Vespa Type TAP Modèle 56

 

 


 

 
Christian Chevallier, de la 103e Section d’Infirmiers Militaires, nous a demandé d’écrire un papier ayant pour sujet « les scooters équipés d’un tube lanceur et étuis à munitions », matériel qu’il a vu en 1960 sur la frontière algéro/tunisienne. Commençons par un historique du mot « Scooter » associé à ce type de matériel. C’est en 1915, dans sa lettre au Père Noël, qu’un jeune américain écrit pour commander l’objet de ses rêves, une bicyclette avec un moteur fixé sur le côté du moyeu de la roue arrière. La firme Briggs-Stratton publie alors une page de publicité en baptisant cet engin « Scooter » soit trottinette en anglais. Il faut attendre le D-Day pour découvrir le curieux scooter Cushman 53A des troupes aéroportées de l’USArmy.
Ce fut, dès lors, un tel engouement de la part des civils pour cette petite moto insolite que la firme italienne Piaggio s’empara de ce concept pour étudier et lancer sur le marché en 1946 la Vespa (la guêpe) qui connut un véritable succès auprès de la jeunesse des années 50.
A l’instar de l’US Army, le ministère de la Défense français séduit par ce concept du Cushman, demande à la firme française ACMA, construisant les Vespa sous licence Piaggio près de Nevers, d’étudier la possibilité de fournir un scooter destiné aux troupes aéroportées (donc parachutable) pouvant transporter une arme genre canon ou obusier.
Bien que ce matériel ait été demandé quelques mois avant le déclenchement officiel de la guerre d’Algérie, à la Toussaint 1954, son affectation, dès sa fabrication, se trouve aisément destinée vers l’Algérie.
C’est à partir du modèle civil avec son moteur 125 ce réalésé à 150 ce que le Scooter militaire Vespa type TAP Modèle 56 est construit en 1956.
Cette Vespa est conçue pour le transport d’un canon de 75 sans recul en appui dans un trou percé dans son tablier.
Trois étuis à munitions se trouvent de chaque côté du scooter.
Partie cycle
Bénéficiant de son expérience aéronautique de la seconde guerre mondiale (Piaggio construisit des avions jusqu’en 1943, année où fut bombardée son usine de Pontedera) la Vespa possède ses deux roues fixées sur un seul côté comme les trains d’atterrissage des avions pour la roue avant, ce qui est un réel avantage pour leur accès au démontage/remontage.
Le plancher acier est recouvert d’aluminium et protégé en dessous par deux bandes de caoutchouc recouvertes d’acier.
Un pare-chocs tubulaire entoure la Vespa 150 TAP et son moteur.
L’assise au stationnement est assurée par deux robustes béquilles situées de chaque côté du scooter pouvant être utilisées ensemble ou individuellement.
Le devant du tablier est équipé d’un solide porte-bagages repliable. Il ne semble pas que ces Vespa aient été utilisées en Algérie avec leur canon. Le peu de photos connues les représentent dans un usage conventionnel de transport de leur conducteur. Il se dit que la Vespa TAP56 est très difficile à conduire avec son armement.
Par le marché n° 65.200. 72 du 11 juillet 1956. ACMA (Vespa France) fournit à l’Armée française, 500 scooters Vespa typeTAP.
Michel Duparet
 
Vespa TAP en version militaire équipée d’un canon de 75 .

Une photo du 9ème RCP à Souk-Ahras

Le chusman 53A, ancêtre du Vespa

Caractéristiques techniques
Moteur : 2 temps, cylindrée 149,2 cc, Electricité : 6 volts alternatif par volant magnétique
Boite : 3 vitesses avec changement manuel à la poignée gauche sur le guidon.
Poids: 115 kg.
Vitesse max : 66 km/h Autonomie : 200 km avec ses deux réservoirs de carburant avec un mélange essence/huile minérale SAE 30M a 7%

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