Un peu d’histoire pour mieux connaître l’origine de cette moto populaire en France, depuis son débarquement avec l’Armada du Jour « J ». L’histoire de la moto militaire de la seconde guerre mondiale commence chez Harley Davidson en 1941 par la commande du projet XA, soit littéralement « Expérimental Army», pour une moto devant convenir aux exigences militaires en Afrique face aux motos des hommes du maréchal Rommel. Les Allemands ayant misé sur les deux et trois roues (side-car) pour assurer leurs liaisons routières en reconnaissances et escortes rapides, voire en tout-terrain, Harley Davidson se procura ce qui se faisait de mieux en Allemagne, une BMW F 71, à moteur bicylindres couché, également connu sous la dénomination de flat-twin.
Il se dit aussi que c’est l’US Army qui aurait fourni en 1940 une BMW F71 à Harley Davidson en demandant de leur construire le même modèle.
Parallèlement aux essais des premiers modèles, Harley Davidson XA se déroulaient chez Bantam dans le Maryland, les tests d’un véhicule léger 4X4qui deviendra… la célèbre Jeep.
C’est bien une Harley Davidson, issue d’un modèle civil, la HD WLA à moteur en V « knuckle-heads » de 45 pouces, soit 740 cc, qui a satisfait l’US Army pour le peu d’exigences que l’on lui demandait et surtout son faible coût. La mode moto fut rapidement supplantée par le succès foudroyant du petit véhicule révolutionnaire que devint la Jeep.
Ce qui n’a pas empêché l’US Army de passer commande de 90000 WLA de 1940 à 1945, commandes brusquement accélérées à dater de l’entrée en guerre des Etats-Unis après l’attaque de Pearl Harbour le 5 décembre 1941.
La Harley Davidson WLA est équipée d’un porte-bagages pour la radio, d’un feu « black-out» à l’avant, d’une boîte à munitions sur la fourche avant gauche ainsi qu’un étui fourreau en cuir pour le pistolet-mitrailleur Thompson sur la fourche côté droit. Un pare-brise peut s’adapter.
Pour nous les anciens de cette époque, qui avons vu les Harley Davidson aux mains des soldats US, nous voyons encore la Military Police les bras très écartés sur le guidon. Ce qui nous conduit en 1955 en Algérie, où les Harley Davidson WLA de l’Armée française, de retour d’Indochine, se retrouvent dans les CCR (Compagnies de Circulation Routière). Le prestige de cette mythique moto aidant, ainsi que ses origines de l’USArmy, les pilotes de ces Harley Davidson conservent le souvenir d’une moto agréable à piloter, d’une mise en route facile du deux cylindres, par un kick qui ressemble curieusement à une pédale de bicyclette.
René Mayen du 28e Train à Oran, a passé son permis moto au CIT 160 de Beni-Messous sur une HD WLA. C’était en 1957. Roger Malaurie, fusilier-marin à Nemours, escortait les capitaines qui se rendaient en «opérations ».Sa fonction était de rouler en estafette et repérer les éventuelles mines. Gérard Vaquant de la CCR 252 à Bône, composait l’escorte de quatre Harley Davidson du général d’armée de Bône. Jean Orange du 8e Hussards à Sidi Moussa trouvait la WLA assez lourde, utilisée en ouverture de route. Jacques Vassort de la CCR 214 utilisait sa Harley Davidson aussi en ouverture de route.
Les Harley Davidson, suffisamment fatiguées par leur séjour en Indochine, furent remplacées par les modernes 775 ce Peugeot. C’est sur une Peugeot que j’ai passé mon permis moto en juin 1958 au CIT 160 de Beni-Messous.
Les Harley-Davidson WLA sont aujourd’hui très recherchées par les collectionneurs des matériels de la seconde guerre mondiale. Le prix freine les ardeurs à l’achat de certains. Un ami dijonnais vient d’acquérir une WLA de 1942, prix : 15000€, avec en prime les démarches administratives pour la carte grise et l’immatriculation en France.
Michel Duparet

Caractéristiques
Moteur : typeVtwin 4-temps à 45°, refroidi par air, distribution à soupapes latérales
Carburant : essence 72 Réservoir ; 12,8 litres. Consommation : sur surface dure : 6,7 litres essence/100km Autonomie: 160 km Suspensions :
avant : fourche à parallélogramme ;
arrière : rigide.

Je n’ai besoin de personne
En Harley Davidson
Je n’reconnais plus personne
En Harley Davidson
J’appuie sur le starter
Et voici que je quitte la terre
J’irai peut-être au Paradis
Mais dans un train d’enfer .

Serge Gainsbourg

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