SNCASE Alouette II SE 313B

 

 

 

Les premiers prototypes d’hélicoptère appelés Alouette sont apparus peu après la Seconde Guefre mondiale. Ils avaient été conçus par la SNCASE (Société Nationale de Construction Aéronautique du Sud Est) dans son usine de Marignane.
C’était un hélicoptère monoplace puis biplace, qui était propulsé par un moteur à piston. Puis plus tard, en 1955, la SNCASE décida d’innover dans le domaine des voilures tournantes : elle décida de construire un hélicoptère à turbine fiable. Cela n’était possible que grâce à Turboméca, qui venait de mettre sur le marché des turbines fiables et légères (Turbopropulseur). Après plusieurs modifications naissait l’ Alouette II, d’apparence identique aux appareils de son époque : bulle en Plexiglas, queue non carénée mais beaucoup plus avancée à cause de la turbine Turboméca. Le système permettait une bien plus grande facilité de pilotage. Deux prototypes commencèrent donc à être assemblés. L’équipe étant peu nombreuse, elle porta tous ses efforts sur le 01, tandis que le 02 fut mis en attente des résultats obtenus au premier vol du 01 (des modifications sont apportées sur les commandes, la timonerie et la console d’instruments). Le 12 mars 1955, à Bue, le prototype SE 3130-01 F-WHHE prit l’air pour la première fois, avec le pilote d’essais de la SNCASE, Jean Boulet, aux commandes. Ce fut le premier hélicoptère à turbine construit en série dans le monde. Ce premier vol se déroula convenablement, malgré quelques soucis de résonances qui furent vite résolus. Les essais en vol se poursuivirent rapidement. Deux mois plus tard le deuxième prototype le SE 3130-02 F-WHHF prit son envol.
Le 6 juin 1955, Jean Boulet s’attaqua au record d’altitude toutes catégories et amena l’ Alouette II à 8 209 mètres puis à 10 984 mètres le 13 juin 1958. En août 1955, les deux prototypes subirent des tests à haute altitude pour déterminer les limites de vol en atmosphère raréfiée et par basse température. Les deux machines obtinrent de très bons résultats. De retour à Paris, le 02 fut soumis aux contraintes du CEV de Brétigny-sur-Orge. L’Alouette II équipera de nombreuses forces aériennes et un certain nombre de ces appareils sont encore utilisés par de multiples sociétés dans le monde.
Cet hélicoptère sert notamment d’appareil d’école ou de transport et il fut utilisé par la sécurité civile (qui l’adopta en 1959), par la gendarmerie nationale et l’armée. Le premier appareil de série vola pour la première fois le 1″ août 1955. L’armée reçut 394 machines (26 exemplaires pour la Marine, 139 pour l’Armée de l’Air, 229 pour l’ALAT : Aviation Légère de l’Armée de Terre).
Le 3 juillet 1956,1 »Alouette II de série n° 2 effectua le premier sauvetage en montagne par hélicoptère, à plus de 4 000 mètres d’altitude et par un vent violent, en évacuant un alpiniste victime d’un malaise cardiaque. Le 3 janvier 1957, ce sont également deux Alouette II qui mirent fin à la dramatique aventure des alpinistes Vincendon et Henryet de leurs sauveteurs prisonniers du Mont Blanc. Les alpinistes ne seront hélas, pas sauvés, mais les sauveteurs qui s’étaient écrasés avec un Sikorsky, furent récupérés par une Alouette II. Rapidement l’ Alouette II en version militaire est employée pour des missions de surveillance, de liaison, de sauvetage et de recherche. Elle a été aussi utilisée par l’ALAT, parfois équipée de missiles SS-11. Les Alouette II furent utilisées en nombre en Algérie, par l’Armée de l’Air et l’ALAT. La Marine les utilisa aussi mais apparemment pas en AFN. Pour la Marine, I »Alouette II est mise en service à l’escadrille 23S, dès 1956, puis au sein des formations 10S, 20S, 22S, 58S, 35F et de la section marine de l’école de Dax. L’escadrille 10S, basée à Saint-Raphaël, mettra en œuvre une version d’Alouette équipée de flotteurs, afin de contrôler et observer les lancements de torpilles. L’escadrille 23S reçoit en 1956 les premières Alouette II à patins SE 3130, puis en septembre 1957, les Alouette lia roues SE 313B, mieux adaptées aux appontages. Seules les Alouette//SE3130 /SA313B, motorisées Artouste IIC/ IIC5, ont été utilisées militairement en AFN, la version suivante étant sortie après la fin de la guerre. En 1961, une nouvelle motorisation fut installée sur l’Alouette II : la turbine Turboméca Astazou II de 530 chevaux, qui remplaça la turbine initiale. Un premier prototype fut construit, le SA 3180-01, qui fit son premier vol le 31 janvier 1961. Il fut suivi d’un second. Ce dernier servit de banc d’essais volant pour un nouveau rotor tripaleNAT (Non Articulé en Traînée) qui sera monté plus tard sur la future SA 340 Gazelle. Ce rotor simplifié avait des pâles en résine stratifiée et était composé de seulement 70 pièces (au lieu de 370 I). L’appareil demeura sous l’appellation SA 318 C Alouette II Astazou, jusqu’à l’arrêt de sa fabrication en 1975.
De cet hélicoptère, 923 appareils SE3130 / SA313B motorisés Artouste IIC / IIC5 ont été produits, ainsi que 382 Alouette SE 3180/SA318C, dans la version motorisée avec une turbine Astazou IIA/IIA2. De nombreux essais d’évolution ont été réalisés sur l’ Alouette II mais peu ont abouti à des versions commercialisées.
Parmi ces tentatives sans suite, il convient de citer la version VIPSE-3131 Gouverneur entièrement carénée, mère de VAlouette III. Seules deux versions ont été produites en série : la SE-3130 à turbine Artouste II et la SE-3180 à turbine Astazou (renommées SA-313 et SA-318 à partir de 1967).
Enfin, l’Alouette lia donné naissance, en 1968, au SA-315 Lama. Dérivé du prototype SE-3150, le Lama est composé d’une structure renforcée à laquelle ont été adaptés les ensembles mécaniques et le moteur de VAlouette III. Conçu spécialement pour les opérations à haute altitude, le Lama est essentiellement utilisé pour le travail aérien, comme la pose de lignes électriques en montagne. C’est ce dérivé, le SA-315 Lama, qui détient depuis 1972 le record du monde d’altitude. En France, les Alouette II furent retirées des forces armées en 1999. L’Alouette II est également très répandue dans le milieu civil, où elle est utilisée pour tous types de travaux.
Jacques Moulin

Caractéristiques; Constructeur : SNCASE qui deviendra plus tard Sud Aviation
Premier Vol : 12 mars 1955- Type ; hélicoptère léger à usages multiples -Motorisation : 1 turbine Turboméca Artouste II C de 360 à 400 CV- Capacité : 1 pilote + 4 passagers- Nombre d’appareils produits : environ 1300, un nombre inconnu fabriqué sous licence,
Dimensions Longueur fuselage: 9,70m -Longueur hors tout : 12,05m -Hauteur: 2,75m -Diamètre rotor : 10,20m – Masse à vide : 890 kg Masse maxi : 1600 kg
Performances vitesse maxi : 185 km/h ; -Plafond opérationnel : 2 250 m – Autonomie : 565 km –
Charge « Hélitreuillable » : 160kg Charge maximAle à l’élingue : 750 kg/.

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