Le porte-avions "LA FAYETTE"

 

 

 

 

La Marine Nationale a pris une part importante a la guerre d’Algérie, par mer bien sur, par air et aussi par voie terrestre. Aux opérations terrestres participeront les commandos marine, les fusiliers-marins et parfois un tiers de l’équipage des bâtiments qui se trouvaient en AFN. La surveillance maritime se fera par l’ensemble des navires en mission en Méditerranée, dans le but d’intercepter les trafiquants d’armes. Les interventions aériennes étaient confiées aux porte-avions et avions de l’aéronavale, basés en France ou en Tunisie. Un des porte-avions engagé dans ce conflit était le La Fayette. Ses interventions en Algérie seront commandées au coup par coup selon la tournure des événements.
 
Son histoire:
Prêté par les USA, ce bâtiment a été conçu en 1942 dans un chantier naval du New-Jersey. Initialement destiné a devenir un croiseur léger, il est remodelé en porte-avions léger au printemps 1943, les besoins de la marine américaine ayant évolué. Lancé le 22 mai 1943, il prend le nom de « Langley » (inventeur des premières catapultes). Sa forme était un peu particulière et cela se ressentira lorsqu’il naviguera, car le poids de la passerelle sur le coté le fera tanguer.
Des 1944, il participe a la guerre du Pacifique contre le Japon. Son tableau de chasse est éloquent : 194 batteries détruites, 99 avions détruits au sol, 119 avions abattus en combat aérien, 5 avions abattus par sa DCA, 32 navires coulés dont 8 de guerre.
Le 11 septembre 1951, le Langley passe sous pavillon français et prend le nom illustre de « La Fayette ». Il intervient en Indochine, ou il reçoit la croix de guerre des TOE, a Suez et en AFN. Un porte-avions n’embarquait pas automatiquement la même flottille. Il pouvait très bien en récupérer une dans le Sud-Est de la France ou en Tunisie. Elles portaient un numéro : 9 F-12 F-14 F-15 F-17F pour les Corsairs et un numéro suivi d’un S pour l’escadrille de servitude. S’il n’est pas possible de quantifier avec exactitude le nombre d’interventions des aéronefs embarqués sur ce porte-avions, on peut dire que les « Corsairs » du La Fayette, comme ceux des autres porte-avions ou basés a terre, effectueront quatre types de mission : Appui-feu-  Bombardement – Protection des héliportages – Reconnaissance terrestre.
On estime a 15 000 heures de vol en mission de guerre pour l’ensemble des appareils Corsaire F4U7 et AU 1 de 1958 a 1962 durant le conflit algérien.
Les qualités de ces Chasseurs feront merveille compte tenu de la configuration des lieux et du type d’opérations. Cependant les pertes en vies humaines et en aéronefs seront conséquentes. Trente avions se sont crashés en Afrique du Nord de 1954 a 1962 et 14 pilotes trouveront la mort au cours de ces accidents, mais aucun d’eux n’est imputable a la rébellion.
En plus des missions ci-dessus, ce porte-avions effectuera deux rotations entre Alger et Marseille afin de transporter un régiment de parachutistes et de harkis qui devaient défiler a Paris, le 14 juillet. En 1962, le La Fayette transportera de juin a juillet des civils qui quittaient l’Algérie a la suite de l’indépendance de ce pays, ainsi que des troupes et du matériel militaire. Plus de 10 000 personnes vont être ramenées en France a bord du La Fayette.
Opérations navales : Le 15 janvier 1956, il part en mission en Indochine afin d’évacuer les derniers éléments du corps expédition-naire français.
Rentré en France, des le 5 aout il est engagé dans le conflit de Suez « opération Mousquetaire » avec le 15è flottille et la moitié de la 14F. Ensuite en dehors d’exercices interalliés en Méditerranée, ses activités seront consacrées a l’Algérie. En premier lieu, il se rendra a Norfolk (USA) afin d’y récupérer des hélicoptères et avions légers nécessaires au maintien de l’ordre en Algérie. Ces appareils seront amenés a Pauillac (Gironde) afin de recevoir un armement et un équipement radio français. Ensuite, il participera a des missions spécifiques, consistant essentiellement en la surveillance des 1500 km de cotes algériennes, tunisiennes et marocaines et en l’appui aérien des troupes françaises engagées dans des opérations militaires.
La fin du La Fayette: Ce porte-avions sera retiré du service actif, compte tenu de sa carrière américaine et française, le 1″ janvier 1963. Que ce soit au cours d’exercices maritimes ou dans des opérations, il a toujours été a la hauteur des espérances de nos dirigeants. Grace a ses flottilles et a ses personnels, il a particulièrement réussi. En Egypte le Commandant du 2e RCP dira, parlant notamment de ce porte-avions :  » sans l’appui de vos Corsairs, je n’aurais jamais pu tenir ». Dans des opérations humanitaires, notamment a Agadir (Maroc), il sera particulièrement apprécié. Le 20 mars 1963, il sera restitué aux Etats-Unis et détruit. Une fin peu glorieuse pour un tel bâtiment qui a été un élément essentiel de la Marine française, en Indochine avec le Bois Belleau et l’Arromanches, a Suez et en Algérie. Il avait parcouru sous pavillon français 350 000 miles nautiques, procédé a environ 3 000 catapultages et ses avions avaient effectué 19 805 appontages. De nos jours, une frégate furtive porte le glorieux nom de « La Fayette ».
Louis Mammi
 
Caractéristiques – Longueur : 185 mètres. – Déplacement : 15 000 tonnes. – Vitesse : 31 noeuds. – Armement : 11 affuts de 40 bofors (doubles et quadruples) -5 affuts de 20 mm (simples et doubles). – Détection : 4 radars de veille et 4 radars d’artillerie. – Equipage : 1 569 officiers, officiers mariniers, quartiers-maitres et matelots. – Aviation embarquée : 20 F4U7 Corsaire (Chasse – Assaut) ; 2 IBM-Avengere (Servitude) ; 2 hélicoptères (Assistance, secours)
Sa devise était celle du Marquis de La Fayette: « Cur non » (Pourquoi pas ?);

Wiki LaFayette

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