Nord Aviation 3400 "Norbarbe"

 

Ce mois-ci, nous nous attacherons à un appareil d’origine française, et bien peu connu, mais qui fut quand même utilisé en AFN. C’était un des nombreux petits avions à ailes hautes très nombreux en Algérie, et trop souvent appelés simplement « Piper ».
Le Nord 3400 Norbarbe avait été proposé à un concours organisé par la DTI en 1956, dans le cadre d’un programme pour la construction en France d’un avion biplace d’observation et d’évacuation sanitaire, destiné à l’Aviation Légère de l’Armée de Terre (ALAT). Cet appareil devait remplacer les Piper L-18 et Cessna L-19, alors utilisés en grand nombre.
Ce projet présenté par la SNCAN (Société Nationale de Construction Aéronautique du Nord) fut le seul retenu par la commission d’Examen des Projets qui fit connaître le résultat le 11 janvier 1957.
Le prototype terminé en janvier 1958 fit son premier vol le 20 janvier, piloté par André Turcat, le futur pilote d’essais du Concorde. L’appareil, dénommé Nord 3400, était propulsé par un moteur Potez 4D 30 de 240 ch., tracté par une hélice bipale Ratier. Par la suite, ce moteur fut remplacé par un Potez 4D 34 de 260 ch.
Le Nord 3400 est un monoplan à aile haute de forme rectangulaire sans flèche avec un dièdre continu de 2°. Ces ailes peuvent être équipées d’un dispositif de repliage, par pivotement de chaque demi-plan. il est construit d’une structure en tubes métalliques, partiellement entoilée. Sa voilure rectangulaire, contreventée par un mât, est de structure très simple. La partie en avant du longeron est revêtue de métal. L’emplanture, dans la région occupée par les réservoirs est aussi revêtue de métal, mais tout le reste de la surface est entoilé.
Des importants dispositifs hypersustentateurs occupent toute l’envergure de l’aile : volets de courbure à déflecteur de bord d’attaque dans la partie centrale de la voilure et volets d’intrados sur les ailerons. Les empennages sont « -classiques, avec mono dérive, de structure métallique, les éléments mobiles étant entoilés.
L’habitacle offre une excellente visibilité et une grande porte latérale est prévue pour pouvoir entrer facilement un brancard. Dans le cockpit, les deux postes peuvent être équipés de commandes complètes. De larges ouvertures sont prévues pour le pilote et l’observateur. La cabine a été largement dimensionnée, puisque l’appareil peut éventuellement être utilisé en triplace. Ainsi l’observateur a une liberté totale de mouvements, son siège pouvant pivoter de 360 degrés, il bénéficie d’une excellente visibilité presque totale, principalement vers le bas, grâce à des balcons latéraux vitrés.
Pour des missions photographiques, les installations de prise de vues verticales et horizontales peuvent être montées à l’arrière du siège de l’observateur. Il peut aussi transporter des charges de 50 à 100 kg au moyen de supports fixés sous chaque demi-plan de voilure.
Son atterrisseur principal de type classique était constitué par deux essieux en porte à faux articulés sur le fuselage. Les amortisseurs, intégrés au fuselage, étaient chaussés de pneus à basse pression et de large section, conférant à l’avion des qualités de décollage court, lui permettant de s’envoler de n’importe quelle bande de terrain de 150 m de long. La roulette arrière est orientable.
Son alimentation est assurée par deux réservoirs souples de 110 litres auto-obturant, ce qui est très précieux pour un avion amené à voler sous le feu des armes légères. Le premier Nord 3400 sera livré à l’ALAT en juillet 1959.
Bruyant, arrivé trop tard, il n’aura pas le temps de faire ses preuves avant la fin de la guerre d’Algérie. De retour en Métropole, il sera, comme tous les autres avions de l’ALAT, victime du développement de l’hélicoptère.
Les 150 exemplaires construits entre 1959 et 1961 seront utilisés par l’ALAT puis par la Gendarmerie car peu adapté à des emplois civils d’une part et d’autre part, de conception trop classique par rapport à ses concurrents étrangers déjà établis, il était jugé peu apte à l’exportation.
En 1965, l’appareil est modifié et son hélice bipale Ratier est remplacée par une hélice tripale Hartzeli à pas variable.
Quelques appareils sont conservés, mais peu sont actuellement en ordre de marche, car les pièces de son moteur sont très rares, les moteurs « Potez » ayant depuis bien longtemps arrêté leur fabrication.
NB : Nous n’avons pas pu trouver de photo de Norbarbe en AFN.
Caractéristiques
Prototype : version de série
-Emploi : liaison, observation, photo, évacuation sanitaire, remor-quage de cibles – Nombre de places : 2
– Motorisation : moteur Potez 4D 30 Potez 4D 34
– Puissance : 240 CV à 2500 Vmn 260 CV à 2500 t/mn
– Propulsion : hélice bipale, hélice bipale puis tripale à pas variable
– Vitesse maximale : 290 km/h
– Vitesse de croisière : 150 km/h – 200 km/h-

Envergure :12,70 m -13,10 m
– Longueur : 8,42 m – 8,45 m-Hauteur : 3,12 m-3,13 m
– Surface totale : 19,50 m2-20,82 m2
– Allongement :8,20 – 8,24
-Autonomie : 1 000 km
– Masse à vide : 920 kg- Masse maxi au décollage : 1 350 kg. (1) R

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